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Une cycliste en furie
6 août 2007

Quelque chose

Ce matin je me suis réveillée avec la sensation qu'aujourd'hui était un jour spécial.

Rien de spécial au travail, rien de nouveau dans ma vie, alors pourquoi cette impression ? Qu'est ce que le 6 août a de spécial ?

Cette impression m'a taraudé toute la matinée et puis je suis allée sur un site d'infos pour voir les nouvelles et là j'ai su pourquoi j'avais cette impression;

Il y a 62 ans

L'horreur frappait une qui n'avait pas d'importance stratégique. Elle a été choisi car il y avait beaucoup de réfugiés (comme Dresde) et les militaires américains voulaient voir l'étendue des dégâts que leur nouvelle arme pouvait produire.

Bien sûr vous pourriez me dire : "c'est une horreur parmi tant d'autres." Oui mais c'est une horreur dont aucun président américain en fonction n'a eu la décence ou l'humanité de demander le pardon.

Le chancelier Willy Brandt l'a fait au nom du peuple allemand vis à vis des juifs, de même que Jean Paul II au nom de la hiérarchie catholique (mais il est vrai que tout les 2 ont combattu les nazis) mais pour la part d'atrocités commis par les USA rien. Leur excuse : Pearl Habour, comme si tués des milliers de civils était la même chose que de détruire des vaisseaux de guerre remplis (plus ou moins) de militaires. Après 60 ans c'est pire que l'arrogance des vainqueurs, c'est la lâcheté de ceux qui refusent de se regarder en face.

Pour être juste je n'oublie pas que le Japon n'a toujours pas,à ma connaissance, demandé pardon à la Chine et à la Corée pour les exactions perpétrées durant la seconde guerre mondiale par leur armée. Mais ceci n'excuse pas cela.

Alors aujourd'hui la lecture d'un petit livre me revient en mémoire. Il s'appelle "les fleurs d'Hiroshima"

Il raconte avec pudeur la vie de cette ville des années plus tard, la vie vu par un jeune américain qui se demande qu'est ce qui a pu "manger" les oreilles de certains habitants et pourquoi de nombreux japonais jettent des fleurs dans le fleuve, de jolies fleurs blanches.

Je me demande si 62 ans plus tard de belles fleurs blanches flottent encore sur ce fleuve.

Le livre parle aussi du sort peu enviable de ces rescapés qui n'ont seulement souffrent dans leur chair mais sont aussi traités (encore aujour'hui) en parias par les japonais car ils sont à leur yeux le vivant témoignage de la défaite nippone. J'avoue ne pas arriver à concevoir cela.

Lorsque je voie ou entends, lit ou pense à la guerre, quelques vers d'un poème de Victor Hugo me reviennent à l'esprit :

"On pourrait boire aux fontaines, Prier dans l'ombre à genoux, Aimer, songer sous les chênes ; Tuer son frère est plus doux."

http://www.victor-hugo.info/poemes/220.html

Alors aujourd'hui je jette un bouquet de fleurs blanches dans le fleuve Kyobashi pour les victimes d'hier et d'aujourd'hui.

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